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Atelier de Lalou Kraffe

Dernière mise à jour : 23 janv. 2023



Il y a les rendez-vous prévus, puis ceux que l’on ne maitrise pas, qui s’invite sur votre chemin. La porte que l’on pousse au hasard d’une rue pavé. Parce qu’il fait froid, qu’il pleut et que la vitrine est jolie.

Ahhh pour être jolie elle est jolie cette princesse au ptit pois. Pour moi qui revendique des n’être pas une princesse et qui déteste les petits pois c’est un comble de franchir ce pas de porte…

Je pousse la porte de l’atelier d’artiste de Lalou Kraffe…

On dit d’elle qu’elle a « le trait toujours serein et appliqué, l’artiste pérégrine (si si… dans le texte) avec gourmandise autour de la féminité. Elle capte avec poésie, la force et la douceur qui nous animent. »

L’atmosphère de l’atelier est chaude et silencieuse. L’artiste est discrète, elle a le regard espiègle, je perçois en elle comme une interrogation permanente sur son visage.

J’observe les toiles exposées. Les émotions que suscitent ces visages, ces corps montent en moi, la peintre poursuit son ouvrage et kiki ; dort sur le paillasson ;) Assurément nous ne serons pas importunées.


Le silence poursuit son chemin, ne dérangeant aucune de nous. Nous pourrions rester toutes les trois des heures entières plongées dans les secrets de nos intériorités respective.

Je me suis cependant promis que j'irais à la rencontre des gens durant ce voyage, que je sortirais de mes à priori, et que je les écouterais.

Alors avec un peu de maladresse je romps le silence et lui demande ;

« Pourquoi peigner vous des femmes, quel est votre cheminement pour aborder la féminité avec autant de passion ? »

Elle me regarde surprise et hausse les épaules. Il semblerait que je vienne de perdre mon premier poste de journaliste…

Un peu gênée je retourne à mes contemplations. Et là je tombe en amour devant de petites peintures sur bois, l’une d’elles représente une femme nue de dos. Et comme j’ai dû m’exprimer avec enthousiasme elle me répond avec une phrase d’Oscar Wilde ;

« Nous naissons tous dans le caniveau mais certains d’entre nous regardent les étoiles » C’est la phrase qui accompagne cette peinture.



Alors elle m’explique que si je prête attention, chacune de ses toiles contient une phrase savamment intégrée entre les lignes de peintures. Ces phrases sont l’essence, les souvenirs, les odeurs qui ont fait émerger en elle cette peinture.




Elle touche du bout de son pinceau nos fluctuantes, nos forces, nos vulnérabilités.

La beauté d'une femme assumant le confort de son châle de laine, l’extravagance d’une jarretière de dentelle, la caresse de la soie sur sa peau nue.


Elle vient toucher en moi cette vulnérabilité de femme qui trop souvent ne s’assume pas.

J’admire ce que dégage ces femmes, je les envie un peu.

Elles ravivent en moi une nostalgie, une tristesse. Cette prise de conscience de plus en plus prégnantes d’avoir passé tellement d’année à coté de ma vie, à coté de mon identité de femme. Ce léger pincement au cœur, cette légère amertume du temps qui s’écoule et que l’on ne peut retenir, de nos regrets, de nos désirs cachés, de nos fuites.

Alors je me console un peu en me disant que c’est une chance d’avoir devant soi du chemin et de belles années pour avancer et assumer la femme que je suis.

Mais aujourd’hui il pleut dans la rue et aussi un peu sur mon cœur. Alors je m’accorde ces quelques instants humides.

« Être plus douce avec moi-même » ce sera la phrase de ma toile.



 
 
 

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