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Un coucher de soleil, une bière, un tricot et des chaussettes de montagne…

Dernière mise à jour : 23 janv. 2023



Quand j’étais enfant je croyais au prince charmant. On m’avait vendu qu’avoir une ribambelle de tête blonde avec un prince dans une belle maison, du maquillage, de belles robes était la recette du bonheur.

Et j’avais envie d’être heureuse.

Mais je rêvais de tout autre chose…

Et pour le comprendre j’avais omis de regarder un détail, et pas des moindres.

Un détail resté enfouie en moi un paquet d’année. Il faisait un raffut de tous les diables, il était plus gros qu’un prince charmant. Mais rien n’y a fait, je n’ai rien vue. J’ai dû en manger quelques-uns de prince pas si charmant pour comprendre.


Ce petit détail singulier, faisait de moi une enfant capable de passer des heures dans la nature pieds nue, seule, à lire (pas que des livres pour les enfants), à parler à mon ami imaginaire, à grimper aux arbres en me prenant pour Robin des bois, y laissant quelques lambeaux d’habits, oubliant l’heure des repas, et fuyant la compagnie des autres enfants en rêvant d’un ailleurs.


Et en fond sonore, les injonctions maternelles… Certaines que je garde précieusement, comme se tenir droite à table, manger sans faire de bruit, et surtout mon préféré : toujours avoir des sous-vêtements propres et assorties.

D’autre en revanche que je rends… Comme cette foutu quête du prince charmant.

Pourquoi là comme ça ce soir je vous raconte ça ?

Et bien je vous explique, et pour cela je vous retrace ma journée, les digressions de mon imagination, et un message de ma maman…


Ce matin j’ai ouvert les yeux dans un petit village à quelques 50M de l’océan. Ne me demandez pas ou je suis, je n’en sais rien.

Réveillée très tôt, j’ai lu en buvant mon café, puis emmitouflée de mes tas de châles de laine (à défaut d’avoir des bras chauds dans lesquels se pelotonner la nuit, la laine c’est bien, c’est chaud et c’est doux) j’ai marché au bord de l’eau, portée par le vol des mouettes, des embruns et suivant un arc en ciel en souhaitant qu’il exauce mes doux rêves et qu’il porte mes pensées à destination.

La journée s’est écoulée bercée par le rythme de la marée.

Je me suis baignée, profitant des rayons chauds du début d’après-midi, rincée à l’eau claire puis emmitouflée de nouveau dans mes oripeaux de laine.

Le soleil déclinant je m’installe sur une bute pour assister au spectacle pyrotechnique de cette fin de journée.

Profitant de la meilleure loge je m’installe avec mon tricot, une bière et mes grosses chaussettes de ski.

Je savoure ce moment et me remercie de ce cadeau fait à moi-même.

Le soleil décline, la nuit va tomber et je décide d’aller faire quelques courses.

L’eau fraiche ne suffisant pas à elle seule…



Amusée par mon accoutrement pour aller faire des courses; tongs, chaussettes de ski legging et châle, j’envoie une photo au groupe famille.

Il y a une partie de moi si fière d’avoir passé ce cap du regard de l’autre. Je suis confortable et heureuse et rien ne pourra me sortir de cet état, enfin je le pensais.

Mon frère et ma belle-sœur se moque gentiment, on échange tous quelques mots, puis une bonne demi-heure plus tard je reçois ce message de ma mère :

« Ce n’est pas comme ça que tu vas rencontrer le prince charmant… On ne sait jamais »

Et là en un quart de seconde mon bonheur à pris du plomb dans l’aile. Comme un gros nuage sombre, un rappel, une sommation, une incapacité, une tare, un handicap…

Comme si je ne me suffisais pas à moi-même. Comme s’il me faillais un déguisement, une parure pour excuser ma personne. Comme si c’était une course contre la montre, une nécessité absolue.

Il m’a fallu quelques temps pour répondre.


Alors je vous le dis, le prince charmant je le laisse aux princesses car j’ai bien compris ce point de détail ; Je n’ai rien d’une princesse. Je déteste les châteaux ils sont emplis de courant d’air et de cachots. Je déteste les princes ils sont vides et froids en dedans. Une vie de princesse c’est une vie de tristesse et de solitude. Et si je peux vous en parler c’est que j’ai vécue dans un château, avec un prince parais t’il…


Alors je vais continuer de faire des vœux de bonheur et de liberté, et si d’aventure une belle âme passe près de moi et arrive à voir par-delà mes oripeaux de laines, j’accepterais sans doute de lui faire une place. Il lui faudra apprendre à ouvrir des portes et être patient, mais les belles âmes savent faire cela n’est-ce pas ?


Et Maman… J’avais une culotte propre.



 
 
 

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